La communauté italienne se mobilise pour garder son consulat

Publié le samedi 11 juillet 2009 à 06h00

Une quarantaine de manifestants se sont retrouvés, rue d’Isly à Lille, devant le consulat d’Italie, menacé de fermeture pour raisons économiques. Le but : faire changer d’avis le ministère des Affaires étrangères italien.

Armés de drapeaux italiens et de l’UIM, des Italiens de la métropole se sont réunis hier devant le consulat pour empêcher sa fermeture.

Seul l’hymne italien a fait taire la foule en colère rassemblée, hier, rue d’Isly à Lille. Une quarantaine de personnes, débordant du trottoir devant le consulat d’Italie, ont répondu présent à l’appel de l’Union des Italiens dans le monde (UIM) de Lille. Leur cause : empêcher la fermeture de la représentation diplomatique à Lille, annoncée le 10 juillet. « Le ministère des Affaires étrangères italien a publié une liste de consulats qu’il compte supprimer pour faire des économies, explique Urgu Sebastiano, président de l’association. C’est pareil en Belgique, en Allemagne, en Australie, aux États-Unis… » Un argument que la communauté italienne ne veut pas entendre, à commencer par le consul lui-même : « Il y a d’autres moyens de faire des économies, s’indigne Maurizio Bungaro. Nous sommes prêts à moderniser le consulat, le transférer dans un lieu moins prestigieux. » Si le consulat de Lille disparaît, les services qu’il dispense – comme la délivrance de passeports, de visas, de documents d’état civil ou notariaux – seraient transférés à Paris. Une solution que les Italiens ne sont pas près d’accepter. « Mon mari était italien, témoigne Monique, 75 ans. Deux fois par an, je vais au consulat car je reçois ma pension. J’habite près d’Armentières, je ne pourrai pas me déplacer jusqu’à la capitale ! » Pour Joseph, 67 ans, même problème : « Que ce soit pour obtenir des visas pour nos vacances ou les papiers de ma mère de 92 ans qui vit à Roubaix, on ne pourra pas aller à Paris. » 35 000 Italiens concernés

Dans la circonscription consulaire de Lille – qui comprend les départements du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme et de l’Aisne -, 35 000 Italiens seraient concernés par cette décision. « Ces personnes sont venues travailler il y a cinquante ans, on leur a bien pressé le citron et pour eux, ce consulat, c’est une référence ! » s’agace Bruno de Santis, président du Conseil des Italiens de l’étranger. Pour lui, c’est aussi l’image de l’Italie qui est en jeu : « L’activité culturelle et associative qui s’est construite autour du consulat n’est pas transférable à Paris ! » Pour le consul, la tactique à adopter est simple : faire pression sur les élus français, en premier lieu, afin qu’ils interpellent les politiques italiens. Mais surtout, il faut mobiliser les foules et unir leurs forces. « Il faut organiser un mouvement au niveau mondial, encourage-t-il les associations. Je suis sûr que les Italiens vont se mobiliser partout et que l’affaire va prendre de l’ampleur. » Mais pendant l’été, difficile de rallier tous les intéressés, à commencer par les politiques italiens, occupés notamment par le G8. Du coup, le prochain rendez-vous est fixé au mois de septembre. En espérant ne pas avoir de surprise à la rentrée. L.H.


Source NordEclair